Les fleuves de Toulon
Bien sûr, vous connaissez la "rivière couverte", cette large avenue
que l'on emprunte à partir du 
Jonquet pour rejoindre le Pont du Las, Bon-Rencontre et la passerelle qui atteint la voie rapide qui mène au port. Mais qui d'entre-vous connaît l'origine de ce nom ? Y a-t-il vraiment une rivière sous cette route ?
Non ! Il y a un fleuve ! Grâce au furetage de Christine sur Internet, j'ai découvert qu'il y avait même deux fleuves qui traversent Toulon. L'un, à l'est s'appelle l'Eygoutier, il coule largement à l'est du Faron sur 15 km, de La Crau à la Rode, et compte sept affluents. Pour ces deux fleuves côtiers, plus d'embouchures naturelles, Vauban les a déviées pour aménager le port et l'arsenal militaire : lors des crues, ils transportaient trop de limons et de matériaux.
Suivons rapidement le cours de l'Eygoutier, nom prémonitoire me semble-t-il, dans la mesure où il est assez malmené. D'abord depuis quelques années il est à sec tous les étés. De plus, il coule en partie sous l'autoroute. Devenu Rivière des Amoureux, il ressort à l'entrée de la Rode, entre des berges de fer et de béton avec toute les pollutions que cela entraîne. À Bazeilles, il replonge sous terre et termine par un tunnel (creusé en 1856) entre le fort Lamalgue et le fort Saint-Louis au Mourillon. Plus tard (en 1889 à 1892) un deuxième tunnel a complété le dispositif, du Pas de la Clue à l'anse San Peyre, du côté de Ste-Marguerite. Il n'y a donc pas que Vauban qui a frappé !
Mais le nôtre, le plus proche, celui de notre impropre rivière couverte ? Le Las, enfin !
C'est donc un fleuve puisqu'il se jette directement dans la mer. Il coule entre Le Revest et Toulon à partir de sa source, dans la retenue de Dardennes. -Je sens que ces noms vous sont déjà plus familiers, rappelez-vous le marché du Pont du las où l'on achetait notre ration de tomates en fin de matinée, au retour de la plage.
Autrefois, Le Las arrivait dans la mer par un grand delta au Pont-du-Las, (vers l'actuelle halle des sports). Détourné à partir du Jonquet, il a pris le nom de Rivière neuve et la route qui le cache est la fameuse Rivière couverte. Il se jette aujourd'hui dans la Rade, dans les environs de Lagoubran.
(Seul le parcours d'une partie du Las est montré sur ces cartes. La 1ère carte, au début du texte, illustre la "rivière couverte". Cci-dessous, lson embouchure dans la rade, au cas où cela vous importerait)
Et la salle verte, cela vous dit quelque chose ? François aimait beaucoup cet endroit.. C'est au Revest, dans la première partie de son cours où le Las coule sous les arbres et accueille des espèces protégées :Une mystérieuse « Salle verte » présente des vasques profondes. On y accède par un petit chemin en face du camp de La Ripelle. Il n'était pas le premier découvreur puisque, paraît-il, George Sand appréciait cette promenade.
Fort bien, mais le Destel ? oublié ? Impossible de l'oublier ! Toutefois le Destel ou plutôt La Reppe dont il est un affluent traverse cinq communes mais pas Toulon et se jette dans la mer à Sanary. Cours d'eau fort intéressants aussi ces deux-là, mais ceci est une autre histoire.
Merci au site de Var-Matin, déniché par Christine, et à qui je dois une bonne partie de ces renseignements.